Lorsque Monsieur Alain, pianiste invétéré de jazz, se retrouve à devoir partager la scène avec un autre musicien, Fred Lasnier, nous assistons là à un combat de coqs pour défendre son territoire, mais aussi son répertoire. Cette pièce, nous questionne alors sur les relations qu’on développe avec ceux qui partagent un bout de notre quotidien, ceux que nous croisons sur le palier en descendant les poubelles, ceux que nous retrouvons à côté de soi dans les transports en commun ou encore à la boulangerie. Bref : nos voisins.

Ainsi, il n’est pas toujours facile d’être contraint de partager, pourtant c’est ce qui fait toute la différence dans ce spectacle. Une délicieuse cohésion musicale et humoristique qui fait de ce piano à 4 mains une expérience à part entière.

Aujourd’hui Fred Lasnier nous parle plus amplement de la création de Voisins De Piano, de sa rencontre avec Alain Barrabès jusqu’à la scène du Théâtre des Beaux Arts.

Comment vous est venue l’idée de regrouper la musique et le théâtre en un seul spectacle ?

Avant de monter sur les planches, Alain et moi faisions partie d’un groupe de jazz : le Jazz Chamber
Orchestra. Lorsque nous jouions nous avions déjà adopté la posture de comédien-musicien car il y avait beaucoup d’interactions avec le public. C’était une relation forte avec notre auditoire autour d’un jazz festif et rigolo qui nous a permis d’improviser plus librement. Je n’avais jamais fait de comédie avant. Mais faire partie de ce groupe nous a naturellement donné l’idée de nous tourner vers le théâtre.

Le choix de l’humour était-il naturel pour vous ?

Effectivement, nous n’avons pas eu besoin de réfléchir longtemps pour choisir le type de spectacle que nous voulions proposer. Nous faisions déjà un peu d’humour quand nous nous produisions avec le Jazz Chamber Orchestra, que nous avons d’ailleurs déjà joué au Théâtre des Beaux Arts de Bordeaux. Nous avons tout simplement continué cela dans Voisins de Piano. La difficulté était plutôt d’organiser et d’écrire une pièce complète à partir de cette idée.

Comment vous êtes-vous rencontrés ?

A l’époque le Jazz Chamber Orchestra cherchait un contrebassiste, je me suis alors présenté. Alain lui, faisait déjà partie du groupe en tant que saxophoniste. Même si nous étions quatre, Alain et moi formions un duo, un peu à la manière du clown blanc et de l’Auguste. En plus de jouer de nos instruments respectifs dans notre groupe, nous étions tous les deux pianistes, nous avons alors eu l’idée de monter Voisins de Piano en réutilisant les personnages que nous avions commencé à créer. Je me suis d’ailleurs formé à l’art du clown à Paris afin de mieux nourrir cet antagonisme.

Comment avez-vous créé cette harmonie musicale entre vos deux pianos ?

À la base, il y a ce jazz classique au piano qui date d’avant le ragtime comme l’explique très bien Alain dans la pièce. Puis est venu après une période plus swing avec des pianistes qui ont décidé de bouger les codes et d’improviser. C’est sur ce jazz-là que nous avons fondé notre spectacle. La complexité était de pouvoir improviser en ayant les deux mêmes instruments. Nous nous sommes entraînés à jouer ensemble afin de bien équilibrer les aigus et les basses et se répartir les tâches. C’était une expérience hyper intéressante autant scéniquement que musicalement. L’œil de Jérôme Martin, le metteur en scène nous a permis de parfaitement nous accorder afin de produire un spectacle harmonieux.

Comment vous est venue l’idée de la thématique des voisins ?

Comme nous avions déjà en tête cette idée du clown blanc et de l’Auguste, le fait de parler du partage autant scénique que dans la vie de tous les jours nous est venu naturellement. Et quoi de mieux que le voisinage pour représenter cela, nous voulions retranscrire sur les planches les problèmes que nous pouvons rencontrer avec un voisin que l’on ne choisit pas. Tout le monde peut plus ou moins s’y reconnaître car on a tous été contraints de partager un moment, un espace, un bout du quotidien avec une personne que l’on ne choisit pas.

Le passage de la musique au théâtre s’est fait aisément pour Fred Lasnier et Alain Barrabès dans cette comédie. L’esprit humoristique et théâtral faisait déjà partie intégrante de la personnalité de ces deux pianistes, les menant alors à Voisins de Piano qui saura sans aucun doute vous faire rire et voyager avec légèreté jusqu’au 15 janvier au Théâtre des Beaux Arts.

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription est confirmée.

Newsletter

Inscrivez-vous et recevez les news du théâtre !

Les informations recueillies à partir de ce formulaire sont transmises au Théâtre des Beaux Arts uniquement pour gérer votre demande sur le site www.theatre-beauxarts.fr. En savoir plus sur la gestion de vos données et vos droits.