Nous avons eu le plaisir de recevoir Benoit Michel, comédien dans L’Autre Whitechapel, et Justine Lautrette, metteure en scène de cette comédie mêlant humour, enquête et histoire. Ils nous ont raconté comment ils ont construit ce spectacle de sa naissance à son aboutissement sur les planches du Théâtre des Beaux Arts.

 

Ce spectacle met en scène six personnages principaux autour de l’histoire de Jack l’éventreur, nous faisons la rencontre des deux conteurs qui nous emmènent à travers un voyage dans le temps dans le Londres du XIXème siècle. Nous rencontrons une multitude de personnages représentant un rôle bien particulier dans la société de l’époque. Il y a une prostituée, Penny, Emilie Simpson, journaliste classe et féministe pour le Times, Andrew Davis reporter engagé et enfin le docteur William Adams, médecin légiste sur l’enquête. Tous ces personnages vont tisser des relations bien particulières autour du fait-divers devenu mythe. Odile Lavie et Benoit Michel les incarnent à eux seuls avec justesse et fluidité. Ce choix résulte d’une envie de se transformer et de conter des histoires en jouant des personnages différents. Ce travail en duo représente un défi intéressant, c’est pourquoi Justine Lautrette et Jérôme Chambon ont tous les deux apporté leurs regards sur la mise en scène du spectacle.

 

On retrouve aussi beaucoup de personnages secondaires puisque c’est une vingtaine de personnages que l’on rencontre dans L’Autre Whitechapel, la volonté était de mettre en parallèle plein d’histoires et de relations humaines. Ce spectacle est aussi un moyen de montrer les différents aspects de la vie avec une dimension historique. Ainsi l’enquête sur Jack l’éventreur nous permet de suivre une chronologie et surtout de réunir tous les personnages. On aborde le monde de la prostitution avec la misère du peuple, mais aussi le parallèle entre la bourgeoisie et le prolétariat ainsi que les idées politiques qui en découlent, des idées qui existent toujours aujourd’hui, le but étant d’explorer des questions universelles.

 

« Nous voulions surtout montrer la dimension humaine avec tous les personnages qui gravitent autour de cette affaire de meurtre, les liaisons, la famille, les interactions… » Justine Lautrette

 

C’est donc tout un travail de documentation et de recherche qui a été fait pour réaliser ce spectacle, la volonté était de présenter une vision crédible et réaliste de la société de l’époque. L’affaire de Jack l’éventreur n’a pas été résolue et a prit des proportions de mythe avec le temps. Se documenter sur l’enquête était nécessaire dans le processus créatif de L’Autre Whitechapel, la pièce a d’ailleurs été remaniée car, en dix ans de diffusion, de nouveaux éléments sur l’affaire sont apparus. Notamment des pièces à convictions qui n’avaient pas été étudiées avec nos technologies ADN.

 

La recherche historique et la documentation ne sont pas les seules inspirations qui apparaissent dans ce spectacle, Philippe Caubère a aussi eu son rôle à jouer en tant que professeur durant des formations de théâtre. Il a permis à Odile et Benoit de développer une très bonne technique théâtrale, ce qui se ressent dans le spectacle. La célèbre émission tv « Faites entrer l’accusé » a également inspirée la pièce car elle est un bon exemple de la fascination que les gens ont pour les affaires sordides et macabres. Il existe d’ailleurs à Londres un tourisme bien particulier qui s’intéresse au fait-divers de Jack l’éventreur. L’Autre Whitechapel retranscrit bien cet intérêt collectif car c’est au travers d’une compagnie aérienne dédiée aux affaires sordides « Easymurder » que nous voyageons au cœur du Whitechapel de 1888. Ce spectacle, presque entièrement construit sur de l’improvisation, s’est donc naturellement orienté sur les questions qui entourent la psychologie humaine face à des fait-divers et enquêtes.

 

Cet amour des personnes pour les événements morbides est parfaitement bien utilisé dans ce spectacle car, c’est une comédie qui utilise la farce et l’humour noir. Ce choix s’inscrit d’ailleurs dans l’état actuel des choses, c’est une volonté de montrer qu’on peut rire de sujets qui ne paraissent pas drôles au premier abord. C’est aussi l’envie de questionner la société et le rire. L’utilisation de l’humour noir représente un défi, car il y a toujours la peur d’aller trop loin, cependant, c’est un procédé bien amené dans la pièce par une succession de scènes avec des émotions différentes ce qui permet d’équilibrer le spectacle.

 

« La limite à l’humour noir, c’est lorsqu’on ne peut plus assumer nos propres blagues » Justine Lautrette

 

Ce spectacle est un vrai voyage haut en couleur, il est rythmé et drôle. Puis c’est surtout une vraie osmose entre Odile Lavie et Benoit Michel qui jouent avec passion et qui embarquent le public très rapidement dans leurs histoires. Le spectacle se joue depuis 10 ans, il reste solide et n’a cessé de s’améliorer avec le temps.

 

« Les spectateurs du Théâtre des Beaux Arts ne pourront pas s’ennuyer devant L’Autre Whitechapel » Benoit Michel

 

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